40% de nos océans sont fortement impactés par l’activité humaine de plus, ils sont devenus de vraies poubelles. Chaque minute, l’équivalent d’un camion de plastique y est déversé : on compte d’ailleurs 5 continents de plastique formé par des gyres océaniques (tourbillons d’eau formés par un ensemble de courants marins). Le plus grand est situé dans le Pacifique Nord, il s’étend sur 1,6 million de km2, soit l’équivalent de 3 fois la France.
Si nous continuons à produire autant de déchet, en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. La faune et la flore sont directement impactées par tous ces déchets plastiques : 1 million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année à cause de cette pollution plastique qui menace 690 espèces marines.
Pourtant les océans sont un véritable garde-manger pour 3 milliards de personnes dans le monde. L’effondrement des populations sous-marines est un enjeu de sécurité alimentaire pour les habitants de certains pays en voies de développement, mais aussi pour l’économie, car les océans génèrent de nombreux emplois (pêche, tourisme, etc.).
On nous dit souvent que la forêt amazonienne est le poumon de la terre, mais il serait plus vrai de dire que c’est l’océan. Les phytoplanctons produisent 50% de l’oxygène que nous respirons. Les océans sont également une véritable pompe à carbone qui absorbe 30% des émissions mondiales. Mais en absorbant le dioxyde de carbone généré par nos activités humaines, les océans s’acidifient… En 150 ans, l’acidification a augmenté de 30%, ce qui nuit à de nombreuses espèces marines qui n’ont pas le temps de s’adapter à ce changement. Cela compromet non seulement leur alimentation, mais aussi leur reproduction et leur respiration. C’est toute la chaine alimentaire qui est bouleversée.
C’est pourquoi il est si important de réduire votre empreinte carbone et les déchets plastiques dont vous êtes responsable. Et ça, vous pouvez facilement le faire au quotidien en changeant certaines de vos habitudes afin de protéger les océans et la vie qu’elle abrite.
1. Arrêtez de boire de l’eau en bouteille
Les bouteilles plastiques font partie du top 10 des déchets présents dans l’océan. En France, seuls 59% des bouteilles en plastique sont collectées pour être recyclées. Une grande partie des autres bouteilles en plastiques sont incinérés, enfouies ou elles finissent directement dans les milieux naturels et donc, dans les océans, car elles sont emportées par le vent et la pluie.
Une bouteille en plastique met environ 450 ans pour se dégrader.
L’eau en bouteille est 100 à 300 fois plus chère que l’eau du robinet. L’emballage en plastique représente 90% du prix. Pourtant une solution toute simple existe : la gourde ou une bouteille réutilisable en acier inoxydable. Elles sont moins polluantes, plus économiques et souvent plus saines pour vote santé.
Plus d’infos par ici.
2. Privilégiez les poissons pêchés à la ligne
La pêche en gros est un véritable désastre pour la vie marine. Les paquebots lancent leurs filets qui emprisonnent des poissons et des animaux marins sans discrimination. Les espèces qui n’étaient pas recherchées lors de cette pêche sont alors rejetées à la mer alors que la plupart des individus sont déjà morts. Les chalutages en eaux profondes détruisent les fonds marins en raclant tout ce qui y était accroché (eh oui, même les coraux qui sont pourtant si précieux). Cette technique de pêche est jusqu’à 3000 fois plus destructrice que n’importe quelle autre activité marine humaine (y compris l’extraction de pétrole ou de gaz) est pourtant toujours autorisée, entre autres, dans les eaux internationales qui représentent 64% des océans.
Lorsque vous achetez du poisson, privilégiez ceux pêchés à la ligne. Grâce à ce mode de pêche, les poissons pêchés par accident sont (la plupart du temps) rejetés vivants à l’eau. Si vous ne trouvez pas l’information sur l’étal du poissonnier ou sur les boîtes, c’est souvent mauvais signe. Méfiez-vous.
Les labels pêche durable sont souvent trompeurs : ce sont plus des arguments publicitaires qu’une véritable garantie d’une pêche respectueuse des animaux marins. Vous souhaitez en apprendre plus ? Regardez ce reportage de Cash Investigation.
3. Bannissez la vaisselle jetable en plastique
50% des tortues retrouvées mortes avaient ingéré des déchets plastiques.
Pourquoi dépenser de l’argent pour des verres, des couverts ou des assiettes en plastique à usage unique qui endommagent l’environnement et qui tuent des animaux marins alors que vous pouvez prendre les vôtres et les réutiliser autant de fois que vous le désirez ?
Attention aux faux amis : les gobelets en carton peuvent vous sembler plus écologiques que ceux en plastique, pourtant, ils sont recouverts d’une fine membrane de plastique qui n’est pas recyclée.
4. Ramassez les déchets quand vous vous promenez
Que vous soyez sur une plage, au bord d’un cours d’eau ou en pleine ville, vous pouvez protéger les océans en prenant quelques minutes pour ramasser les déchets qui jonchent les sols. Pensez à trier les déchets que vous collectez et jetez-les dans la bonne poubelle.
Pourquoi ne pas organiser une randonnée citoyenne pour nettoyer votre village ? La Fondation Surfrider met à votre disposition un kit de collecte afin de sensibiliser les bénévoles aux déchets aquatiques. Vous recevrez une fiche bilan à compléter afin de faire un état des lieux de la pollution du site que vous venez de nettoyer. Toutes ces données sont un véritable levier pour la fondation, afin de donner du sens à leur message auprès des institutions et du monde scientifique.
5. Refusez de consommer les espèces menacées
Thon rouge, cabillaud, saumon sauvage, lieu ou lotte sont des poissons que nous consommons régulièrement et qui sont pourtant menacés. Le meilleur moyen de les protéger est donc de refuser de les consommer.
La fondation GoodPlanet a créé une superbe application « Planète Océan » qui vous permettra de faire les bons choix. Vous y découvrirez des listes de poissons à privilégier, à consommer avec modération ou à éviter en fonction de leur provenance, mais aussi de leur mode de pêche. Bref, vous découvrirez un tas d’informations très intéressantes, des idées de recettes, mais aussi les dernières actualités du monde marin.
6. Jetez vos mégots de cigarette à la poubelle
Jetés par terre, les mégots de cigarettes sont emportés par la pluie et le vent. Ils finissent dans des cours d’eau et rejoignent l’océan. Les cigarettes contiennent de nombreuses substances toxiques qui polluent l’océan et peuvent tuer les animaux marins. Les mégots de cigarette obtiennent d’ailleurs la troisième sur le podium des déchets les plus mortels pour les océans : un seul mégot peut polluer 5000 litres d’eau.
La nature n’est pas une décharge. Afin de protéger cette faune et cette flore marine si merveilleuse, arrêtez de jeter vos mégots à terre et mettez-les dans une poubelle. Si vous vous trouvez en pleine nature, pensez à vous munir d’un cendrier de poche ou d’un cendrier jetable. Le mieux est encore de recycler vos mégots de cigarette. Vous souhaitez en savoir plus ? Lisez cet article.
7. Faites vos propres produits d’entretien
80% des eaux usées ne sont pas traitées et sont rejetées directement à la mer. Elles contiennent souvent des produits chimiques qui intoxiquent les espèces marines. Nos produits d’entretien sont directement responsables de cette pollution, du moins en partie. Ils contiennent la plupart du temps de substances dangereuses pour la faune et la flore ainsi que pour notre santé.
Vous pouvez facilement réduire la pollution de l’eau dont vous êtes responsable en fabriquant vos propres produits d’entretien avec des ingrédients naturels qui ne sont pas dangereux pour l’environnement. Découvrez toutes mes recettes ici.
8. Adoptez une démarche zéro déchet
Vous l’avez compris, les déchets plastiques sont un fléau pour les océans. En se décomposant, ils se fragmentent et forment des microplastiques qui polluent les océans et sont ingérés par les animaux marins, mais aussi, par les êtres humains qui se nourrissent de poissons. En adoptant une démarche zéro déchet, vous diminuerez la quantité de déchets plastique dont vous êtes responsable et vous contribuerez à la protection des océans.
Sur mon site, vous découvrirez de nombreuses alternatives et habitudes zéro déchet que vous pouvez facilement adopter pour agir au quotidien !
9. Soutenez une association de protections des océans
Pour protéger les océans, nous pouvons aussi compter sur de nombreuses associations qui se battent au quotidien. Mais ces associations ont également besoin de notre soutien ! Voici des exemples d’associations avec lesquelles vous pouvez vous engager :
Sea Shepherd : Depuis 1977, Sea Shepherd lutte contre la chasse illégale et le massacre d’espèces marines grâce à des actions directes visant à faire respecter des lois internationales de conservation trop souvent bafouées.
Association Bloom : Depuis 2005, l’association Bloom réalise des actions de sensibilisation, d’éducation et de médiation scientifique afin de protéger les océans et la vie qu’ils abritent en promouvant une pêche artisanale, douce pour l’environnement et génératrice d’emplois.
Surfrider Foundation : Depuis 1990, Surfrider Foundation mène des actions de sensibilisation sur déchets aquatiques et fait pression sur les autorités publiques afin de lutter contre les déchets plastiques. La fondation organise également des collectes de déchets et apporte son expertise lors des projets d’aménagement du littoral afin que ceux-ci soient respectueux et adaptés aux enjeux de demain.
10. Demandez la création de réserves marines
Afin de protéger nos océans et leurs écosystèmes de l’exploitation humaine, il devient indispensable de créer des réserves marines. Celles-ci permettent de restaurer ces écosystèmes fragiles pourtant indispensables à l’équilibre et à la vie sur terre. Elles permettent aux poissons de se reproduire tranquillement et favorisent le repeuplement. Elles sont également bénéfiques pour les pêcheurs des zones environnantes qui augmentent leur rendement, soit parce que les poissons sortent de la réserve, soit parce que leurs œufs et leurs larves sont emportés par les courants dans leur zone de pêche.
Aujourd’hui, seuls 2% des océans bénéficient de ce haut niveau de protection. Faites entendre votre voix en signant cette pétition de Greenpeace pour demander la création de nouvelles réserves marines !