94% des Français utilisent Google pour effectuer leurs recherches quotidiennes sur le net. Pourtant ce moteur de recherche est connu pour récupérer des données sur ces utilisateurs afin de connaître leurs habitudes et vendre des publicités ciblées. Mais ce sujet n’est pas vraiment le cœur de cet article.

Saviez-vous que chaque recherche que vous effectuez engendre des échanges de données qui génèrent des émissions de CO2 ? Selon les études, la navigation sur Internet et les services associés (comme les hébergements de fichiers dans les clouds ou les vidéos), émettent 2% des émissions globales de CO2, soit autant que l’industrie aérienne ! 140 millions de requêtes sont effectuées sur Google chaque heure dans le monde. Pas si étonnant quand on voit la place importante qu’à pris internet dans notre quotidien. Chaque recherche émet 7 grammes de CO2. En une heure, l’émission en CO2 généré par les 140 millions de requêtes équivaut à 1000 allers retours Paris – New York.

Il existe des moteurs de recherche alternatifs plus verts et écoresponsables qui vous permettent de compenser les émissions en CO2 que vous générez quand vous effectuez des recherches ou de faire un geste pour l’environnement.

Les moteurs de recherche plus verts

Ecosia

Le slogan d’Ecosia ? « Le moteur de recherche qui plante des arbres ». L’entreprise reverse 80% de ses revenus publicitaires à des projets de reforestation au Burkina Faso où on reverdit le désert, à Madagascar, où on tente de restaurer la biodiversité et au Pérou, où Ecosia coopère avec des producteurs locaux de café et de cacao afin de reboiser et d’apporter de nouveaux revenus à la population.

Grâce à ce moteur de recherche, 100 millions d’arbres ont déjà été plantés*. Il faut compter 50 recherches pour financer la plantation d’un arbre. Le système de recherche se base sur Bing et est complété par des algorithmes d’Ecosia. C’est donc Bing qui lui reverse une partie de ses revenus publicitaires en fonction des clics. Ecosia protège vos données : elle ne les vend à aucun annonceur et ne laisse aucun tiers surveiller votre activité en ligne.

Ecosia est partenaire de la fondation WWF et s’engage à limiter ses émissions en CO2. L’entreprise a même fait construire sa propre centrale solaire afin d’alimenter ses serveurs avec des énergies vertes.

Les rapports d’activités d’Ecosia sont disponibles sur leur site internet.

Lilo

Lilo est LA solution française pour naviguer sur la toile tout en soutenant des projets sociaux, environnementaux, éducatifs et éthiques. Tout comme Ecosia, ce sont les revenus publicitaires qui sont reversés aux différentes initiatives. Les projets sont minutieusement sélectionnés, tout est vérifié : impact social et environnemental, existence d’une communauté de soutien initial et d’une structure légale.

Chacune de vos recherches génère des « gouttes » que vous pouvez ensuite distribuer aux initiatives que vous souhaitez financer. Grâce à Lilo, un utilisateur génère environ 15€ de revenu par an. 50% de ces revenus sont reversés aux associations et ONG et 5% permettent à l’entreprise de compenser ces émissions de carbone. Les 45% restant financent le bon fonctionnement de l’entreprise et du moteur de recherche.

La préservation de la vie privée des utilisateurs est une priorité pour Lilo : aucune donnée sur les utilisateurs et leurs recherches n’est effectuée, aucun cookie de tracking n’est déposé.

Le grand avantage de Lilo est que grâce à un système de métamoteur, il interroge de grands moteurs de recherche (Google, Yahoo ! et Bing). Ainsi, vous bénéficiez de résultats aussi pertinents que si vous faisiez la recherche directement sur Google. Ce sont ces grands moteurs de recherche qui reversent une part de leurs revenus publicitaires à Lilo en fonction des clics obtenus.

Les rapports d’activités de Lilo sont disponibles sur leur site internet : vous y découvrirez les paiements reçus par les différentes initiatives.

Ecogine

Ecogine est la création de trois étudiants de Polytech’Nantes. C’est un moteur de recherche associatif dont 70% des revenus publicitaires sont reversés à des associations environnementales sélectionnées par les utilisateurs. Pour 1000 recherches, 2.10€ sont récoltés et remis aux associations. 5% de revenus restant permettent le rachat des émissions de CO2, 5% servent au fonctionnement du site et 20% sont reversés à l’association Pour Les Enfants du Pays de Beleyme qui gère le site d’Ecogine.

Ecogine se base sur le moteur de recherche Google, tout comme Lilo, ce qui lui permet de proposer de résultats pertinents lorsque vous effectuez des recherches. En revanche, si Ecogine en lui-même ne collecte et ne vend aucune information concernant vos recherches, les conditions de protection de vos données sont les mêmes que si vous faisiez directement vos recherches sur Google.

Ecogine compense le CO2 généré par les data-centers, les serveurs et le terminal lorsqu’ils sont sollicités par les utilisateurs quand ils effectuent des recherches. L’hébergeur d’Ecogine s’est engagé à respecter une charte stipulant qu’il doit utiliser de l’électricité d’origine renouvelable et compenser, lui aussi, ses émissions de CO2.  

Est-ce que c’est vraiment écolo ?

Comme ces moteurs de recherche responsable utilisent les technologies de plus grosses entreprises pour afficher les résultats de vos recherches, chaque requête engendre autant de CO2, car elle emprunte les « mêmes chemins ». La différence est que ces moteurs de recherche responsable s’évertuent à compenser ces émissions carbone avec les revenus générés. C’est donc une bonne chose d’adopter un moteur de recherche plus green, mais il faut aussi prendre de bonnes habitudes, comme limiter l’utilisation d’internet.

Le petit paradoxe que l’on peut mettre en évidence (si on se fait l’avocat du diable), c’est que ces entreprises « écolos » se financent grâce à la publicité et acheter n’est pas vraiment le meilleur allier de la décroissance. Ce qu’il faut se dire c’est que c’est déjà mieux que rien et que FORCEMENT pour se faire de l’argent quand on est un moteur de recherche, ça passe par la publicité.

Chose à savoir : Google utilise des énergies renouvelables pour alimenter ses data-centers en éléctricité. Il fait figure de bon élève dans ce domaine.

Est-ce que ça fonctionne ?

Si vous faites des recherches pointues ou très précises, les résultats obtenus par le biais de ces moteurs de recherches sont souvent un peu moins pointus… Mais pour une utilisation « classique », ils fonctionnent très bien. Il ne faut pas oublier que pour proposer des résultats précis il faut que la machine « s’entraîne » et apprenne à vous connaître, tout comme les moteurs de recherche « classique ». Si vous changez de moteur de recherche, il vous faudra du temps pour vous apprivoiser mutuellement.

*Chiffre datant de juillet 2020