Les dangers des pesticides
Suite aux années de privation qui ont précédé 1945, l’agriculture s’est intensifiée et spécialisée. Les engrais et les pesticides sont devenus indispensables pour booster les cultures et accroître la productivité. L’industrie agricole est peu à peu devenue dépendante de ces produits, car, à cause des monocultures, les plantes sont plus sensibles aux champignons et aux attaques de ravageurs.
Aujourd’hui, la France arrive seconde avec l’Espagne sur le podium des pays européens consommant le plus de pesticides. Une pomme reçoit en moyenne 36 traitements. Leur usage est en constante augmentation malgré les quelques petites tentatives des pouvoirs publics pour réduire leur utilisation. Pourtant, les rendements agricoles n’augmentent pas.
L’Organisation mondiale de la Santé a catégorisé un grand nombre de pesticides comme perturbateurs endocriniens, cancérogènes, mutagènes (c’est-à-dire toxiques pour l’ADN) et nocifs pour la fertilité. Cela signifie qu’ils sont responsables de nombreux problèmes de santé, comme la maladie de Parkinson, l’infertilité, l’avortement spontané et la malformation du fœtus. Les intoxications aux pesticides peuvent être mortelles. Les effets cocktail et cumulatif, dus à l’exposition continuelle à divers pesticides, même à faibles doses, soulèvent des interrogations. Ces effets sont pourtant peu évalués, car scientifiquement complexes à analyser.
Villes ou campagnes, les pesticides sont partout et ont une durée de vie variable. Volatils, ils sont disséminés par le vent et charriés par la pluie. En France, 92% des cours d’eau surveillés sont contaminés par ces produits responsables de la dégradation de la biodiversité. L’ensemble de l’écosystème de notre planète est perturbé. Les pesticides polluent l’air que nous respirons, durcissent et appauvrissent les sols et contaminent les réserves d’eau, parfois au point de rendre l’eau douce non potable.
En moins de 30 ans dans les milieux agricoles c’est 33% des oiseaux, 38% des chauves-souris et 80% des insectes qui ont disparu. Quant aux plantes 7% ont également disparu et 51% sont considérées en situation précaire. Cette diversité végétale est pourtant indispensable à la survie des abeilles qui sont en partie les garantes de l’équilibre de notre écosystème. Ces insectes pollinisateurs souffrent également des pesticides qui attaquent leur système nerveux et qui, à forte dose, entrainent leur mort.
Les pesticides déséquilibrent dans toute la chaine alimentaire. Certaines espèces ont du mal à se nourrir, car leurs proies ont disparu à cause de ces produits néfastes. Pathologies, diminution de la fertilité, système immunitaire perturbé, raccourcissement de l’espérance de vie, etc. Les conséquences sur la faune et la flore dues à leur utilisation sont nombreuses.
L’agriculture doit changer. Il faut repasser à l’agroécologie, qui restaure l’équilibre des écosystèmes pour des cultures plus résilientes, qui apprennent à se réguler. Pour ce faire, nous devons également, nous, citoyens, apprendre à consommer autrement et de manière plus responsable.
L’agriculture biologique
Le cahier des charges en agriculture biologique bannit les pesticides, produits chimiques, OGM et autres additifs. Elle préserve donc la vie des sols, la qualité des eaux et la biodiversité. Cette agriculture est plus respectueuse des êtres vivants et de l’environnement. Elle rétablit et permet de maintenir les écosystèmes sans lesquels la vie ne peut évoluer et durer. Les agriculteurs bio doivent sans cesse travailler pour préserver l’équilibre naturel afin d’assurer leur récolte. Ils raisonnent également en rotation longue, pour cultiver des produits tout au long de l’année.
Les produits bio sont plus sains et ont de meilleures qualités nutritionnelles que ceux provenant de l’agriculture conventionnelle. Ils permettent de diminuer la quantité de substances toxiques que nous ingérons et qui peuvent s’accumuler dans notre organisme.
Une étude réalisée par des chercheurs de l’université de New Castle a démontré que les produits bio contiennent 48% de métaux lourds en moins et jusqu’à 60% de polyphénols en plus. Les polyphénols sont des antioxydants, ils diminuent les risques de cancers ainsi que de maladies cardiovasculaires, inflammatoires et neurodégénératives.
Malheureusement, l’agriculture biologique n’est pas parfaite. La législation autorise notamment la culture sous des serres chauffées et donc peu écologique. Un ananas aura beau être bio, il aura tout de même une empreinte carbone non négligeable au vu du nombre de kilomètres qu’il parcourt avant de se retrouver dans nos magasins.
Les produits transformés bio ne sont pas toujours meilleurs pour la santé. Ils restent riches en sel et peuvent contenir de l’huile de palme, qui est cancérogène et à l’origine d’un désastre écologique.
De nouveaux acteurs rentrent dans la course à une alimentation plus propre et respectueuse de l’environnement en vous promettant « zéro résidu de pesticide ». Cette indication ne fait l’objet d’aucune réglementation et ne veut donc rien dire.
Il est important de choisir de vrais agriculteurs bio engagés. En sélectionnant des produits locaux, vous connaîtrez plus facilement leur origine exacte et réduirez votre empreinte carbone. Les circuits courts sont toujours à privilégier. Ils permettent de valoriser le travail des producteurs de votre région. Vous payerez le prix juste et les agriculteurs seront mieux payés. C’est gagnant-gagnant.